« Fr/0006077 » : différence entre les versions

1 342 octets enlevés ,  il y a 6 ans
mise en forme selon plan type GrottoCenter
(mise en forme selon plan type GrottoCenter)
Ligne 6 :
{{Help and Contact}}
 
== Localisation de l'entrée ==
La '''grotte de Lascaux''' est l'une des plus importantes grottes ornées du Paléolithique par le nombre et la qualité esthétique de ses œuvres. Elle est parfois surnommée « la chapelle Sixtine de l'art pariétal » ou « chapelle Sixtine du Périgordien » selon une expression attribuée à Henri Breuil<ref name="Delluc et Delluc 2008">Delluc, B. et G. (2008) - ''Dictionnaire de Lascaux'', Éditions Sud Ouest, 349 p.</ref>'<ref>Henri Breuil reprend en fait l'expression « Chapelle Sixtine de l'art quaternaire » qu'utilise [[Joseph Déchelette]] dans son ''Manuel d'archéologie préhistorique celtique et gallo-romaine'' en 1908 pour désigner les grottes d'[[Altamira]]. Source : {{Article|langue=fr|prénom1=Henri|nom1=Breuil|lien auteur1=Henri Breuil|titre=Découverte d'une remarquable grotte ornée, au domaine de Lascaux, Montignac (Dordogne)|périodique=Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres|lien périodique=|année=1940|volume=84|numéro=5|pages=390|issn=|url texte=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1940_num_84_5_77350?_Prescripts_Search_tabs1=standard&|consulté le=22 juin 2013}}</ref>'<ref group=Note>Il s'agit également du titre du livre du photographe Fernand Windels publié en 1948 en lien avec Henri Breuil.</ref> qui la nomme également « Versailles de la Préhistoire »<ref name="Delluc et Delluc 2008"/> ou « Altamira française »<ref>Pales, L. (1962) - « [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0037-9166_1962_num_32_1_1352?_Prescripts_Search_tabs1=standard& L'abbé Breuil (1877-1961)] », ''Journal des africanistes'', vol. 32, {{n°|32-1}}, {{p.|24}}.</ref>.
 
Les peintures et les gravures qu'elle renferme n’ont pas pu faire l’objet de datations directes précises : leur âge est estimé entre environ 18&nbsp;000 et 17&nbsp;000 ans à partir de datations et d’études réalisées sur les objets découverts dans la grotte. La plupart des préhistoriens les attribuent au Magdalénien ancien, sauf quelques-uns qui penchent plutôt pour le Solutréen qui le précède, voire pour le Gravettien.
 
== Géographie et contexte géologique ==
 
La grotte est située dans le Périgord noir, en vallée de la Vézère, sur la commune de Montignac (Dordogne), à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Périgueux et à 25&nbsp;kilomètres de Sarlat-la-Canéda.
 
Elle s'ouvre sur la rive gauche de la Vézère, dans une colline calcaire.
Elle s'ouvre sur la rive gauche de la Vézère, dans une colline calcaire au sein de l'étage coniacien (Crétacé supérieur). Contrairement à de nombreuses autres grottes de la région, la grotte de Lascaux est relativement « sèche ». En effet, une couche de marne imperméable l’isole de toute infiltration d’eau, empêchant de nouvelles formations de concrétions de calcite.
 
== Descriptions de la cavité ==
== Historique ==
 
=== Généralités ===
Voir notamment les ouvrages d'Henri Breuil<ref>Breuil, H. (1952), ''Quatre cent siècles d’art pariétal'', Centre d'Études et de Documentation préhistoriques.</ref> et de Norbert Aujoulat<ref name="Aujoulat">Norbert Aujoulat (6 mai 2004), ''Lascaux. Le geste, l'espace et le temps'', Paris, {{coll.}} « Arts rupestres », {{éd.}} Seuil, 6 mai 2004 {{ISBN|2020257262}}.</ref>.
 
La grotte de Lascaux est l'une des plus importantes grottes ornées du Paléolithique par le nombre et la qualité esthétique de ses œuvres. Elle est parfois surnommée « la chapelle Sixtine de l'art pariétal » ou « chapelle Sixtine du Périgordien » selon une expression attribuée à Henri Breuil<ref name="Delluc et Delluc 2008">Delluc, B. et G. (2008) - ''Dictionnaire de Lascaux'', Éditions Sud Ouest, 349 p.</ref>'<ref>Henri Breuil reprend en fait l'expression « Chapelle Sixtine de l'art quaternaire » qu'utilise [[Joseph Déchelette]] dans son ''Manuel d'archéologie préhistorique celtique et gallo-romaine'' en 1908 pour désigner les grottes d'[[Altamira]]. Source : {{Article|langue=fr|prénom1=Henri|nom1=Breuil|lien auteur1=Henri Breuil|titre=Découverte d'une remarquable grotte ornée, au domaine de Lascaux, Montignac (Dordogne)|périodique=Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres|lien périodique=|année=1940|volume=84|numéro=5|pages=390|issn=|url texte=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1940_num_84_5_77350?_Prescripts_Search_tabs1=standard&|consulté le=22 juin 2013}}</ref>'<ref group=Note>Il s'agit également du titre du livre du photographe Fernand Windels publié en 1948 en lien avec Henri Breuil.</ref> qui la nomme également « Versailles de la Préhistoire »<ref name="Delluc et Delluc 2008"/> ou « Altamira française »<ref>Pales, L. (1962) - « [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0037-9166_1962_num_32_1_1352?_Prescripts_Search_tabs1=standard& L'abbé Breuil (1877-1961)] », ''Journal des africanistes'', vol. 32, n°32-1, p.24.</ref>.
===Lascaux avant Lascaux===
 
Les peintures et les gravures qu'elle renferme n’ont pas pu faire l’objet de datations directes précises : leur âge est estimé entre environ 18&nbsp;000 et 17&nbsp;000 ans à partir de datations et d’études réalisées sur les objets découverts dans la grotte. La plupart des préhistoriens les attribuent au Magdalénien ancien, sauf quelques-uns qui penchent plutôt pour le Solutréen qui le précède, voire pour le Gravettien.
Avant la découverte de la grotte, Lascaux (ou « Las Coutz », « La Coux », nom féminin dérivé de l’[[occitan]] ''cous'' ou ''cos'', qui désigne un endroit pierreux) était le nom d'une seigneurie dont la présence est attestée au début du {{XVe siècle}}. Ce petit domaine noble comprenait un [[logis seigneurial]], une [[Métairie (colonat paritaire)|métairie]], un moulin, un [[Colombier (édifice)|colombier]], des terres en labour, des vignes et la colline qui renfermait la grotte. Une description du domaine datée de 1667 indique le couvert paysager de la colline, constitué de vignes, de taillis, de châtaigniers, de genévriers et de bruyères. Le domaine noble changea de mains au fil des siècles, passant de la famille de Lascaux à celle du Cheylard, puis aux de Reilhac, aux Labrousse, puis finalement aux La Rochefoucauld-Monbel, propriétaires du domaine au moment de la découverte de la grotte<ref>[http://inventaire.aquitaine.fr/decouvertes-virtuelles/focus/lascaux-avant-lascaux.html Lascaux avant Lascaux : De l’origine d’un domaine noble à "l'invention" d’un site préhistorique majeur]</ref>.
 
=== DécouverteGéologie ===
Différentes versions de l’[[Invention (archéologie)|invention]] de la grotte de Lascaux ont été rapportées. Elles sont parfois contradictoires et souvent relatées de façon fantaisiste : découverte fortuite par un chien ou en jouant au ballon, exploration volontaire de la cavité déjà connue<ref name="Roussot">{{Article|prénom1=Alain|nom1=Roussot|titre=Breuil et Lascaux|champ libre=article 8772|périodique=[[Dossiers d'Archéologie]]|lieu=Dijon|éditeur=Éditions Faton|numéro=152|titre numéro=Lascaux, premier chef-d'œuvre de l'humanité|mois=septembre|année=1990|pages=62-63|issn=1141-7137|résumé=http://www.dossiers-archeologie.com/numero-152/lascaux-premier-chef-d-oeuvre-l-humanite/breuil-lascaux.8772.php#article_8772|consulté le=23 décembre 2015}}</ref>{{,}}<ref name="Delluc et Delluc 2008"/>. Celle-ci a été effectuée en deux temps, les 8 et {{date-|12 septembre 1940}}.
 
La cavité s'ouvre sur la rive gauche de la Vézère, dans une colline calcaire au sein de l'étage coniacien (Crétacé supérieur).
Selon la version la plus fréquemment racontée, le {{date|8|septembre|1940}}, Marcel Ravidat<ref name="Libé">Né en [[1923]] et décédé le {{date de décès|29| mars|1995}}, Marcel Ravidat est alors âgé de 18 ans ([http://www.liberation.fr/france/0101134624-il-avait-decouvert-la-grotte-de-lascaux-marcel-ravidat-est-mort Il avait découvert la grotte de Lascaux : Marcel Ravidat est mort], Dominique Leglu, ''Libération'', 30 mars 1995). Il fut, comme son ami Jacques Marsal, guide à Lascaux jusqu'à la fermeture de la grotte en 1963.</ref> découvre l'entrée de la cavité lors d'une promenade sur la commune de [[Montignac (Dordogne)|Montignac]] en [[Dordogne (département)|Dordogne]] avec ses camarades Jean Clauzel, Maurice Queyroi et Louis Périer. Au cours de cette promenade, son chien Robot<ref name="Libé"/> poursuit un lapin qui se réfugie dans un trou situé à l'endroit où un arbre avait été déraciné : un orifice d'environ {{unité|20|cm}} de diamètre s'ouvre au fond de ce trou, impossible à explorer sans un travail de désobstruction<ref>Voir la lettre où Marcel Ravidat raconte la découverte : [http://la-france-en-pieces.servhome.org/_notes/Lettre%20de%20Marcel%20Ravidat.pdf Reproduction du manuscrit de Marcel Ravidat sur le site La France en Pièces] {{pdf}}</ref>. En jetant des pierres pour essayer de faire sortir le lapin, Marcel Ravidat constate que le trou communique avec une vaste cavité. Comme cela se situe à {{unité|500|mètres}} du château de Lascaux, il pense qu'il s'agit de la sortie d'un souterrain<ref name="OF">« Le trésor de Lascaux découvert il y a 70 ans », ''[[Ouest-France]]'', {{n°|664}}, 12 septembre 2010, {{p.|4}} (interview de Georges Agniel).</ref>.
 
Contrairement à de nombreuses autres grottes de la région, la grotte de Lascaux est relativement « sèche ». En effet, une couche de marne imperméable l’isole de toute infiltration d’eau, empêchant de nouvelles formations de concrétions de calcite.
Quatre jours plus tard, le jeudi (jour de repos scolaire à cette époque) 12 septembre, Marcel Ravidat, muni d'un matériel de fortune (lampe à huile, coutelas) pour s'éclairer et élargir l'orifice découvert précédemment, revient sur les lieux accompagné cette fois de Georges Agniel, Simon Coencas<ref>Adolescent juif réfugié à Montignac. Cf. [http://www.lejdd.fr/Societe/Simon-Coencas-il-a-decouvert-Lascaux-661479 Juliette Demey, « Il a découvert Lascaux »], ''lejdd.fr'', 13 avril 2014.</ref>, et Jacques Marsal<ref>Ravidat et Marsal deviendront par la suite les deux premiers guides de la grotte. Cf. {{ouvrage|auteur=Thierry Boisvert|titre=Dordogne, Périgord|éditeur=Éditions Bonneton|date=1993|passage=74}}</ref>. Les quatre jeunes gens pénètrent ainsi une première fois dans la grotte et y découvrent les premières peintures. Après des visites quotidiennes et une première exploration du Puits, Jacques Marsal dévoile leur découverte à ses parents, qui s'étonnent de le voir revenir couvert de poussière. Ils avertissent leur ancien instituteur Léon Laval le 16 septembre qui les suit pour explorer ce qui n'est encore qu'un trou mal dégagé<ref name="OF"/>. Léon Laval prévient alors de la découverte, le [[Liste de préhistoriens|préhistorien]] [[Henri Breuil]], réfugié dans la région pour fuir l’[[Europe sous domination nazie|occupant]]. Celui-ci est le premier spécialiste à visiter Lascaux, le {{date|21 septembre 1940}}, en compagnie de [[Jean Bouyssonie]], d'André Cheynier, bientôt suivis de [[Denis Peyrony]] et de [[Henri Begouën]]<ref>[http://www.hominides.com/html/references/grotte-de-lascaux-2-laval-breuil-delluc.php Léon Laval et Henri Breuil à Lascaux] sur http://www.hominides.com</ref>.
 
=== Études et relevésMorphologie ===
Henri Breuil est le premier à authentifier la grotte et à la décrire sommairement<ref>Breuil, H. (1940) « Découverte d'une remarquable grotte ornée, au domaine de Lascaux, Montignac (Dordogne) », dans ''C.R. de l'Acad. des Inscr. et Belles-Lettres'', séance du 11 oct. 1940, {{p.|387-390}}.</ref>. Il entreprend quelques relevés dès la fin de l'année 1940 et passe plusieurs semaines sur place pour étudier les œuvres qu’il attribue au [[Gravettien|Périgordien]] (voir [[Grotte de Lascaux#Datation|Datation]]).
 
Après plusieurs années passées en Espagne, au Portugal et en Afrique du Sud, il revient en 1949 et entreprend une rapide [[fouille]] avec Séverin Blanc et Maurice Bourgon au pied de la scène du puits où il espère trouver une sépulture. Il y met au jour des pointes de sagaies décorées en bois de renne.
 
De 1952 à 1963, à la demande de Breuil, les relevés des gravures sont réalisés sur {{unité|120|m|2}} de calques par [[André Glory]] qui comptabilise {{formatnum:1433}} représentations (aujourd’hui, {{formatnum:1900}} sont répertoriées).
 
Par la suite, les représentations pariétales sont également étudiées par [[Annette Laming-Emperaire]], [[André Leroi-Gourhan]] (et toute son équipe pluridisciplinaire) de 1975 à nos jours et, de 1989 à 1999, par [[Norbert Aujoulat]]<ref name="Aujoulat" />.
 
=== Protections ===
La grotte est classée au titre des [[Monument historique (France)|monuments historiques]] l'année même de sa découverte, par arrêté du 27 décembre 1940. Les parcelles de terrain où se trouve la grotte ou voisines de celle-ci sont classées au titres des monuments historiques par trois arrêtés successifs du {{Date-|27 décembre 1940}}, puis du {{Date-|8 mai 1962-}} et du {{Date-|5 septembre 1962}}<ref>{{Base Mérimée|PA00082696|Grotte de Lascaux}}, consultée le 20 juillet 2011.</ref>.
 
En octobre 1979, elle est inscrite au [[patrimoine mondial]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]], parmi différents [[sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère]].
 
=== Exploitation touristique et problèmes de conservation ===
Lors de la découverte, Henri Breuil demande aux jeunes découvreurs de garder la grotte jour et nuit pour y éviter toute dégradation. Ils installent à cet effet un campement de toile près de l'entrée mais cela ne les empêche pas de faire payer l'entrée de la grotte deux francs. Les premiers visiteurs n'hésitent pas à gratter la peinture ou graver leurs initiales sur les parois. Le propriétaire de la grotte, la famille de La Rochefoucauld, fait poser une porte dès la fin de l'hiver puis entreprend en 1947 de lourds travaux d’aménagement destinés à la rendre accessible au public : l’entrée de la cavité entièrement obstruée fait l’objet d’importants terrassements qui modifient le niveau et la nature des sols. Les travaux dans la zone du porche détruisent le cône d’éboulis protecteur qui jouait le rôle de tampon thermique et hygrothermique ; une porte monumentale en bronze fermant un sas maçonné ainsi que des escaliers en pierre pour descendre dans la Salle des Taureaux sont installés ; le niveau des sols est abaissé pour dessiner un cheminement de visite et un éclairage électrique installé pour accompagner le parcours. Les travaux sont confiés à Yves-Marie Froidevaux, architecte en chef des monuments historiques. Le site est ouvert au public le 14 juillet 1948<ref name="Kervran" group=Note>Documentaire de Perrine Kervran et Anne Fleury, « Lascaux, une caverne ouverte puis refermée... », sur [[France Culture]], 18 juin 2013</ref>.
 
L'instituteur Léon Laval, devenu délégué des monuments historiques, est le premier conservateur de la grotte de Lascaux jusqu'en 1948<ref>{{Lien web|url=http://www.sudouest.fr/2012/10/09/c-est-fabuleux-844386-726.php|titre=Son père, l'homme de Lascaux|auteur=Hervé Chassain|date=9 octobre 2012|site=sudouest.fr}}</ref>.
 
L'engouement du public est tel qu'un million de personnes visitent la grotte entre 1948 et 1963<ref>{{Lien web|url=http://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/archeologie-lascaux-4-grotte-integralement-reconstituee-65529/|titre=Lascaux 4 : la grotte intégralement reconstituée|auteur=Jean-Luc Goudet|date=12 décembre 2016|site=futura-sciences.com}}.</ref>.
 
Malgré l'installation de cette porte pour limiter le danger de déséquilibre atmosphérique et la présence d'appareils de climatisation, le problème du conditionnement de l'air n'a pu être résolu<ref name="Kervran" group=Note />.
 
==== Acidification des parois, « maladie verte » et « maladie blanche » ====
Dès [[1955]], les premiers indices d'altération sont constatés. Ils sont dus à un excès de [[dioxyde de carbone]] induit par la respiration des visiteurs, qui provoque une acidification de la vapeur d'eau expirée corrodant les parois. En [[1957]] est mis en place un premier système destiné à régénérer l'air ambiant et à stabiliser la [[température]] et l'[[hygrométrie]]. Les visites continuent pourtant à se succéder au rythme effréné de plus de {{formatnum:1000}} touristes par jour, dégageant environ {{formatnum:2500}} litres de dioxyde de carbone et {{unité|50|kg}} de vapeur d’eau dans une cavité dont le volume est relativement faible, de l’ordre de {{unité|1,500|m|3}}<ref name="Roussot" />. [[André Glory]], qui effectue des relevés durant cette période, doit travailler la nuit pour ne pas perturber le rythme des visites.
 
En [[1960]], la « maladie verte » fait son apparition : les émanations de dioxyde de carbone liées aux visites, une température trop élevée et les éclairages artificiels permettent la dissémination de colonies d'[[algue]]s sur les parois. L’enrichissement de l’atmosphère en dioxyde de carbone génère la « maladie blanche », un voile de [[calcite]] qui se dépose sur les parois et sur certaines œuvres. En [[1963]], les micro-organismes continuent à proliférer malgré la mise en place de filtres à l'[[ozone]]. Le 17 avril [[1963]], [[André Malraux]], alors [[Ministère de la Culture (France)|ministre chargé des Affaires culturelles]], décide d'interdire l'accès de Lascaux au grand public<ref>{{ouvrage|auteur=André Glory, Christiane Leroy-Prost, Astrid Vannoorenberghe|titre=Les recherches à Lascaux : 1952-1963|éditeur=CNRS éd.|date=2008|passage=11|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
 
En 1965, Paul-Marie Guyon, physicien au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], invente un dispositif d'assistance climatique pour rétablir l'écosystème originel. Pierre Vidal, ingénieur spécialiste du milieu souterrain au [[laboratoire de recherche des monuments historiques]], fait installer ce nouvel ensemble du système de régulation thermique et hygrométrique afin de recréer les conditions de circulation des masses d'air qui avaient permis la conservation de Lascaux durant des millénaires. Le principe de ce système statique de refroidissement consiste à utiliser la [[convection]] naturelle pour condenser la vapeur d'eau à un endroit déterminé<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Norbert Aujoulat|titre=Lascaux|éditeur=Harry N. Abrams|date=2005|passage=271}}.</ref>.
 
Au début des années 1970, la réalisation d'un [[fac-similé]] d'une partie de la grotte est mise en œuvre. Elle est ouverte au public en [[1983]] (''cf. infra'' [[#Lascaux 2|Lascaux 2]]).
 
==== Les moisissures blanches ====
En 2000, le matériel de gestion du climat de la cavité est remplacé. Au printemps [[2001]], des agents chargés de la surveillance du site, signalent l'apparition de [[moisissure]]s dans le sas d'entrée de la grotte. Le sol se couvre en effet d'un [[champignon]] extrêmement résistant, ''[[Fusarium|Fusarium solani]]''. Ce phénomène coïncide avec l'installation du nouveau système de régulation hygrothermique qui a été mal conçu. Les souches de ''Fusarium solani'' présentes dans la grotte sont résistantes au [[Méthanal|formaldéhyde]] employé depuis des décennies pour la désinfection des pieds des visiteurs. Le champignon s'est propagé aux peintures, bientôt recouvertes d'un duvet blanc de [[mycélium]]. Le champignon vit en [[symbiose]] avec une [[bactérie]] nommée ''[[Pseudomonas|Pseudomonas fluorescens]]'', qui dégrade le fongicide employé jusque-là. Celui-ci doit dès lors être combiné à un antibiotique.
 
En [[2002]], le [[Ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture]] met sur pied un Comité scientifique international de la grotte de Lascaux, qui doit gérer le problème.
 
De juillet 2001 à décembre 2003, des traitements d’urgence appliqués dans la grotte sont destinés à ralentir le développement rapide des moisissures observées (compresses imbibées de fongicides et d’antibiotiques ; épandage de chaux vive sur les sols ; pulvérisations de produits biocides)<ref>[http://www.culture.gouv.fr/culture/politique-culturelle/dplascaux.pdf Point presse du comité scientifique en date du 20 novembre 2007]</ref>.
 
En [[2006]], la contamination est à peu près maîtrisée, mais toutes les deux semaines une équipe revêtue de combinaisons spéciales est chargée de débarrasser à la main les parois des filaments de mycélium qui réapparaissent malgré tout<ref>J. Graff, [http://jcgi.pathfinder.com/time/europe/magazine/article/0,13005,901060515-1191806,00.html « Saving Beauty »], ''Time'', 2006, vol. 167, {{n°|20}}, {{p.|36-42}}</ref>{{,}}<ref>« [http://www.hominides.com/html/actualites/lascaux-danger-fusarium-solani-0001.html Lascaux toujours victime du ''Fusarium solani''] », article de Hominidés.com</ref>{{,}}<ref>M.-A. Sire, [http://www.cndp.fr/revueTDC/879-73324.htm « Lascaux : la rechute »]</ref>.
 
Quinze années de fréquentation touristique intense ont donc perturbé l'équilibre fragile qui avait permis la conservation miraculeuse de Lascaux et ont failli entraîner sa disparition.
 
==== Les taches noires ====
Après une première apparition sur la voûte et le sas d'entrée fin 2001, des taches noires dues à deux champignons, ''[[Ochroconis lascauxensis]]'' et ''Ochroconis anomala'' se nourrissant des composés organiques des traitements antifongiques précédents, ont fait leur apparition en juillet 2007 dans certaines parties plus confinées de la grotte, le Passage, la Nef et l'Abside. Un traitement biocide a été effectué en janvier 2008 et a été suivi d'un repos complet de la grotte pendant 3 mois. Le 11 avril 2008, le comité scientifique international a indiqué que les soins apportés étaient encourageants dans neuf des onze zones tests. Cependant, dans les deux dernières zones tests, le développement des taches noires continue<ref group=Note>Communiqués du 10 juillet 2008 de [[Reuters]] et de l'[[Agence France-Presse|AFP]]</ref>. Ce phénomène peut s'expliquer du fait que très peu d'informations sont connues sur le champignon ''Ochroconis Lascauxensis'', car son existence n'a été découverte que lors de son apparition dans la grotte (d'où son nom).
 
D'après la conservatrice en chef du site, les mouvements de l'air se sont profondément modifiés depuis les années 1980 dans la partie tachée de la grotte. L'air circulait auparavant alors qu'il semble immobile aujourd'hui<ref>''[[Sud Ouest]]'', 12 juillet 2008</ref>.
 
Le [[Ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture]] a annoncé le 10 juillet 2008 que le comité du patrimoine mondial de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]] n'avait pas jugé opportun d'inscrire la grotte sur la liste du patrimoine mondial en péril<ref>[http://www.culture.gouv.fr/culture/dp/archeo/lascaux_chronique/pdf/2008_07_10_albanel_com_pres.pdf Communiqué du Ministère de la Culture et de la Communication en date du 10 juillet 2008]</ref>. En réalité, le comité en question, réuni à Québec le 5 juillet, parle d'un sursis d'un an. Pendant cette période, la France devra répondre aux questions de l'Unesco concernant « la gestion de la crise et la conservation du site ». Il s'agirait notamment d'assurer des études d'impact avant toute intervention sur les peintures et les gravures dans la grotte, d'inviter une mission extérieure et indépendante mandatée par l'Unesco pour examiner Lascaux, mais aussi les autres [[sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère]], et enfin, de fournir un rapport de conservation avant le {{1er}} février 2009. En l'absence de progrès substantiels, la grotte pourrait se voir inscrite sur la liste du patrimoine en danger en juillet 2009<ref>''[[Sud Ouest]]'', 14 juillet 2008</ref>.
 
Le ministre de la Culture, [[Christine Albanel]], s'est rendu sur place le 25 juillet 2008 pour visiter brièvement la grotte. Soulignant l'importance de la régulation de l'air dans la grotte, elle a annoncé le changement du système de climatisation installé en 2000. Elle a par ailleurs envisagé l'élargissement du Comité scientifique à d'autres experts, notamment étrangers<ref>''[[Sud Ouest]]'', 26 juillet 2008</ref>.
 
Le 26 novembre 2008, Christine Albanel a confirmé<ref>[http://www.culture.gouv.fr/culture/dp/archeo/pdf/lascaux_2008_11_26.pdf Communiqué du Ministère de la Culture et de la Communication, 26 novembre 2008, ''Christine Albanel annonce l'organisation d'un symposium international : « Lascaux et la conservation en milieu souterrain » à Paris les 26 et 27 février 2009'']</ref> que les taches noires subsistaient dans la partie droite de la grotte. Elle annonce un symposium. Celui-ci, intitulé « Lascaux et la conservation en milieu souterrain », s’est tenu à Paris les 26 et 27 février 2009 sous la présidence de [[Jean Clottes]]. Réunissant près de trois cents participants provenant de dix-sept pays, il avait pour but de confronter les recherches et travaux menés dans la grotte de Lascaux depuis 2001 avec les expériences conduites dans les autres pays du monde sur la question de la conservation en milieu souterrain<ref group=Note>Au [[Kofun de Takamatsuzuka]] au Japon, et [[Altamira]] en Espagne par exemple.</ref>. Les actes en sont parus en 2011, dans un volume qui regroupe les études présentées lors des séances ainsi que la transcription intégrale des débats. Soixante-quatorze spécialistes de domaines aussi variés que la biologie, la biochimie, la botanique, l'hydrologie, la climatologie, la géologie, la mécanique des fluides, l'archéologie, l'anthropologie, la restauration et la conservation, issus de nombreux pays (France, États-Unis, Portugal, Espagne, Japon, Australie, Allemagne, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande...), ont été associés à sa rédaction<ref>Coye, N. dir. (2011), ''Lascaux et la conservation en milieu souterrain : actes du symposium international (Paris, 26-27 février 2009)'', Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 360 p. [http://www.editions-msh.fr/livre/?GCOI=27351100548910]</ref>.
 
Le 21 janvier 2010, le ministre de la Culture [[Frédéric Mitterrand]] confie au [[Paléoanthropologie|paléoanthropologue]] [[Yves Coppens]] la présidence du conseil scientifique chargé de la conservation de la grotte<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=Ministère de la Culture et de la Communication|champ libre=en téléchargement|titre=Bulletin officiel n°183 (février 2010)|sous-titre=Archéologie|description=Arrêté du 15 février 2010 portant création du conseil scientifique de la
grotte de Lascaux|url=www.culturecommunication.gouv.fr/content/download/19989/170424/version/2/file/BO%20n%C2%B0%20183%20(f%C3%A9vrier%202010).pdf|format=pdf|site=[[Ministère de la Culture (France)|www.culturecommunication.gouv.fr]]|lieu=Paris|date=15.03.2010|consulté le=7 mars 2016|page=12-14}}</ref>.
 
== Description de la grotte ==
La grotte est bien décrite par [[André Leroi-Gourhan]]<ref name="Leroi-Gourhan">Leroi-Gourhan, A. (1984), « Grotte de Lascaux », in ''L'art des cavernes - Atlas des grottes ornées paléolithiques françaises'', ministère de la Culture.</ref>.
 
Ligne 104 ⟶ 43 :
* le ''Puits'' s'ouvre au fond de l'Abside. Son accès suppose une descente d'environ 4 à {{unité|5|mètres}} jusqu’au début du réseau inférieur.
 
[[FichierImage:Lampe a graisse - Lascaux.jpg|thumb|alt="Photographie d'une lampe à graisse de Lascaux."|Le brûloir de Lascaux, en grès rose. [[Magdalénien]] ancien ou [[Solutréen]] ?]]
 
=== Archéologie ===
== Les découvertes archéologiques ==
 
La plupart des vestiges archéologiques découverts à Lascaux ont été recueillis par [[André Glory]], lors de l’aménagement des sas d’entrée et des salles, ou lors de la seule vraie fouille effectuée dans la cavité, située dans le Puits. Ces vestiges comprennent de l’industrie lithique (403 pièces), de l’industrie osseuse (une soixantaine de pièces), de la parure (16 coquilles), de la faune (une centaine de restes), de nombreux charbons, des macrorestes végétaux et de nombreux fragments de colorants. Ces objets (un millier environ), réputés perdus en 1966 à la mort d'André Glory, ont été retrouvés en 1999 par [[Brigitte et Gilles Delluc]] et publiés en 2008.
==== Artefacts ====
 
La plupart des vestiges archéologiques découverts à Lascaux ont été recueillis par [[André Glory]], lors de l’aménagement des sas d’entrée et des salles, ou lors de la seule vraie fouille effectuée dans la cavité, située dans le Puits. Ces vestiges comprennent de l’industrie lithique (403 pièces), de l’industrie osseuse (une soixantaine de pièces), de la parure (16 coquilles), de la faune (une centaine de restes), de nombreux charbons, des macrorestes végétaux et de nombreux fragments de colorants. Ces objets (un millier environ), réputés perdus en 1966 à la mort d'André Glory, ont été retrouvés en 1999 par Brigitte et Gilles Dellucet publiés en 2008.
 
Dans la Nef, la Vache se trouve sur un entablement où ont été découverts des lampes, des colorants ainsi que des restes alimentaires. Dans l’Abside, un nombre important d'objets ont été abandonnés (pointes de sagaies, [[grattoir]]s, burins et lampes). De nombreux vestiges ont également été découverts dans le Puits : pointes de sagaies, restes de colorants, coquillages percés et lampes, dont un exemplaire en [[Grès (géologie)|grès]] rose entièrement façonné et dont le manche est orné d’un signe barbelé.
 
L’étude au microscope électronique des colorants découverts lors des fouilles ou prélevés directement sur certaines œuvres a montré leur grande diversité, sept [[pigment]]s différents au moins ayant été utilisés : du [[dioxyde de manganèse]], de l’[[Tétroxyde de trifer|oxydel’oxyde de fer noir]] et du [[carbone]] (pour le noir), de l’[[hématite]]l’hématite (pour le rouge), de la [[goethite]] et de l’[[argile]]l’argile (pour le jaune), de la [[calcite]] (pour le blanc)<ref>Arlette Leroi-Gourhan, Jacques Allain, ''Lascaux inconnu'', {{|12}}, Éditions du Centre National de la Recherche Scientifique, 1979, {{p.|156}}.</ref>. Tous ont été employés purs, sans adjonction de charge minérale et sans modification thermique<ref>Chalmin, E., Menu, M., Pomiès, M.-P., Vignaud, C., Aujoulat, N. et Geneste, J.-M. (2004), « Les blasons de Lascaux », ''L'Anthropologie'', t. 108, {{p.|571-592}}.</ref>.
 
==== Les figurationsFigurations pariétales ====
 
[[Image:Lascaux2.jpg|thumb|Cheval représenté dans la grotte de Lascaux.]]
Ligne 143 ⟶ 85 :
</center>
 
===== Procédés artistiques =====
 
Parmi les procédés artistiques utilisés par les artistes de Lascaux, on peut citer :
* la polychromie
Ligne 151 ⟶ 94 :
* l'anamorphose
 
===== Interprétations =====
Différentes interprétations de l'art préhistorique dans la grotte de Lascaux ont été proposées.
Ligne 159 ⟶ 102 :
La faune figurée sur les parois de Lascaux est celle que l’on retrouve dans la majorité des grottes ornées de l’aire franco-cantabrique : cheval, aurochs, bison, cerf élaphe et bouquetin des Pyrénées dominent largement, suivis d’animaux plus rares et souvent dangereux, comme l’ours, le rhinocéros et les grands félins.
 
Les espèces représentées ne correspondent pas aux espèces chassées et consommées : un seul renne gravé a été identifié alors que ces animaux représentent la grande majorité des restes osseux mis au jour (plus de 88 %)<ref>Arlette Leroi-Gourhan (1992). "Les artistes de Lascaux." in: ''Lascaux: premier chef-d'œuvre de l'humanité'', Dijon, édition Faton, {{p.|30}}.</ref>. Un art dicté par une magie de la chasse tel qu’on le concevait aux débuts du XXe siècle peut donc être écarté.
 
Si elles sont extrêmement réalistes en ce qui concerne les morphologies et les attitudes des animaux, les œuvres de Lascaux ne visent toutefois pas une représentation exhaustive et naturaliste de la réalité : la flore, les reliefs et même le sol sont absents des parois de la grotte, comme c’est pratiquement toujours le cas d’ailleurs dans l’art paléolithique.
 
Il est indéniable que certains éléments figurés, certaines associations de signes, ont une valeur symbolique. C’est probablement le cas pour les trois paires de ponctuations que l’on retrouve au fond du ''Diverticule des félins'' et dans le ''Puits'', aux limites des zones ornées. C’est sans doute le cas également pour les signes barbelés, les « blasons » ou les alignements de points présents sur différentes parois de la grotte.
 
La grotte de Lascaux est considérée par André Leroi-Gourhan et par la quasi-totalité des préhistoriens comme un sanctuaire, une sorte de monument à caractère religieux<ref>Brigitte et Gilles Delluc (2008). ''Le dictionnaire de Lascaux''. Bordeaux, éd. Sud-Ouest, p.184}}.</ref>.
Ligne 171 ⟶ 114 :
Thérèse Guiot-Houdart a étudié l'organisation de la composition, le placement, les dimensions et l'orientation des figures, la disposition des taches de couleurs, la technique du dessin, etc.<ref>T. Guiot-Houdart, ''Lascaux et les mythes'', Périgueux, Pilote 24 édition, 2004, 352 p. (ill. coul. et nb schémas)</ref>. Suivant cette méthode calquée sur la critique d'art, elle présente image par image une description détaillée et exhaustive des peintures de la Rotonde et du Diverticule (la seule complète à ce jour) dont elle déduit une interprétation novatrice révélant l'imaginaire de la fécondité à cette époque<ref>{{Lien web|langue=|titre=https://www.academia.edu/8132163/LASCAUX_OU_LIMAGINAIRE_DE_LA_F%C3%89CONDIT%C3%89_par_Th%C3%A9r%C3%A8se_Guiot-Houdart|url=https://www.academia.edu/8132163/LASCAUX_OU_LIMAGINAIRE_DE_LA_F%C3%89CONDIT%C3%89_par_Th%C3%A9r%C3%A8se_Guiot-Houdart|site=|date=|consulté le=}}</ref>. [[Jean Abélanet]] lui a écrit : « Votre essai de reconstitution d’une trame mythologique à partir des peintures de Lascaux me paraît tout à fait valable<ref>{{Lien web|langue=|titre=http://ecla.aquitaine.fr/Ecrit-et-livre/Catalogues-des-oeuvres/Lascaux-et-les-mythes-essai|url=http://ecla.aquitaine.fr/Ecrit-et-livre/Catalogues-des-oeuvres/Lascaux-et-les-mythes-essai|site=|date=|consulté le=}}</ref>».
 
Selon [[ Jean Clottes]] et [[ David Lewis-Williams]] , la grotte de Lascaux aurait pu être liée à un culte [[chaman|chamanique]] . Ainsi, divers traits sans signification, incluant les huit flèches plantées dans l'un des félins du Diverticule, auraient été autant d'incisions exécutées à travers la paroi pour laisser passer les animaux et les pouvoirs surnaturels<ref>Jean Clottes et David Lewis-Williams (1996). ''Les Chamanes de la Préhistoire : Transe et Magie dans les Grottes Ornées''. Paris: Seuil.</ref>. Cette théorie est largement contestée aussi bien par la plupart des préhistoriens et que par les spécialistes du chamanisme : « J. Clottes et D. Lewis-William ont largement outrepassé les limites de la démarche scientifique en proposant une explication unique, unilatérale de la religion des origines »<ref>''Sciences Humaines'', décembre 2006.{{refinc}}</ref>.
 
Enfin, les hommes préhistoriques auraient pu attribuer à leurs œuvres un semblant de vie. En se basant sur un relevé exhaustif des parois, Julien d'Huy et Jean-Loïc Le Quellec ont constaté que les animaux dangereux - félins, aurochs, bisons - semblaient davantage « fléchés » que les animaux moins dangereux - chevaux, cerfs, bouquetins. Selon eux, il pourrait s'agir d'une magie de la destruction ou d'une crainte de l'animation des images, les flèches servant alors à empêcher les animaux de s'animer<ref>Julien d'Huy et Jean-Loïc Le Quellec (2010). [https://independent.academia.edu/JuliendHuy/Papers/980367/Les_animaux_fleches_a_Lascaux_nouvelle_proposition_dinterpretation._-_Prehistoire_du_Sud-Ouest_18_2_2010_161-170 « Les animaux "fléchés" à Lascaux : nouvelle proposition d’interprétation »], ''Préhistoire du Sud-Ouest'' 18 (2): 161-170</ref>. La croyance en la possible animation des images est corroborée par la disposition de celles-ci à l’intérieur de la grotte. Ainsi, les bisons, les aurochs et les bouquetins n’ont pas été représentés côte à côte. En revanche, on peut mettre en évidence des systèmes bisons-chevaux-lions et aurochs-chevaux-cerfs-ours<ref>Denis Tauxe (2007), « L’organisation symbolique du dispositif pariétal de la grotte de Lascaux », ''Préhistoire du Sud-Ouest'', 15: 177-266</ref>. Julien d’Huy explique cette répartition par les affinités qu’entretiennent les espèces entre elles et par le biotope qu’elles occupent respectivement<ref>Julien d'Huy (2011), [https://independent.academia.edu/JuliendHuy/Papers/1304532/La_distribution_des_animaux_a_Lascaux_refleterait_leur_distribution_naturelle._-_Bulletin_de_la_Societe_Historique_et_Archeologique_du_Perigord_CXXXVIII_4_2011_493-502 « La distribution des animaux à Lascaux reflèterait leur distribution naturelle »], ''Bulletin de la [[Société historique et archéologique du Périgord]]'' CXXXVIII, 493-502</ref>.
 
===== Datation =====
Lascaux est l’un des tout premiers sites paléolithiques à avoir bénéficié de datations absolues par la méthode du [[Datation par le carbone 14|carbone 14]], réalisées par [[Willard Frank Libby|W.F. Libby]] lui-même. Cette méthode a été mise en œuvre sur des charbons de bois provenant de lampes découvertes dans le Puits. Le premier résultat obtenu (environ {{formatnum:17000}} ans) plaçait la fréquentation de Lascaux dans le [[Magdalénien]] et fut mis en doute par H. Breuil qui considérait les œuvres pariétales comme [[Gravettien|périgordiennes]]<ref>Breuil, H., (1954), « [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1954_num_51_11_3123 Les datations par C14 de Lascaux (Dordogne) et Philip Cave (S.W. Africa)] », ''Bulletin de la Société Préhistorique Française'', t. LI, 11-12, {{p.|554-559}}.</ref>.
 
Lascaux est l’un des tout premiers sites paléolithiques à avoir bénéficié de datations absolues par la méthode du [[Datation par le carbone 14|carbone 14]], réalisées par Willard Frank Libby lui-même. Cette méthode a été mise en œuvre sur des charbons de bois provenant de lampes découvertes dans le Puits. Le premier résultat obtenu (environ 17 000 ans) plaçait la fréquentation de Lascaux dans le Magdalénien et fut mis en doute par H. Breuil qui considérait les œuvres pariétales comme périgordiennes<ref>Breuil, H., (1954), « [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1954_num_51_11_3123 Les datations par C14 de Lascaux (Dordogne) et Philip Cave (S.W. Africa)] », ''Bulletin de la Société Préhistorique Française'', t. LI, 11-12, p.554-559.</ref>.
Un âge magdalénien fut confirmé par trois autres datations ultérieures, réalisées sur des charbons provenant des fouilles d'André Glory dans le Passage et dans le Puits. Ces datations couvrent une période autour du Magdalénien ancien soit il y a environ {{formatnum:17000}} ans.
 
Un âge magdalénien fut confirmé par trois autres datations ultérieures, réalisées sur des charbons provenant des fouilles d'André Glory dans le Passage et dans le Puits. Ces datations couvrent une période autour du Magdalénien ancien soit il y a environ 17 000 ans.
Toutefois, une date d’environ - {{formatnum:18600}} ans, obtenue en 1998 par la méthode du [[Datation par le carbone 14|carbone 14]] en [[spectrométrie de masse|SMA]] sur un fragment de baguette en bois de renne provenant du Puits (ou des déblais de l'Abside) montre que la grotte était fréquentée dès le [[Solutréen]]<ref>[[Norbert Aujoulat|Aujoulat]], N., Cleyet-Merle, J.-J., Gaussen, J., Tisnerat, N. et Valladas, H. (1998) « Approche chronologique de quelques sites ornés paléolithiques du Périgord par datation carbone 14 en spectrométrie de masse par accélérateur de leur mobilier archéologique », ''Paléo'', {{n°|10}}, {{p.|319-323}}.</ref>. Les solutréens sont-ils simplement passés ponctuellement dans la grotte ou ont-ils réalisé une partie, voire la majorité ou la totalité des œuvres ? Un seul niveau archéologique est connu et tous les vestiges recueillis (objets de silex, d'os et de bois de renne) dans ce niveau correspondent typologiquement au Magdalénien II.
 
Toutefois, une date d’environ - 18 600 ans, obtenue en 1998 par la méthode du [[Datation par le carbone 14|carbone 14]] en spectrométrie de masse sur un fragment de baguette en bois de renne provenant du Puits (ou des déblais de l'Abside) montre que la grotte était fréquentée dès le Solutréen<ref>Norbert Aujoulat, N., Cleyet-Merle, J.-J., Gaussen, J., Tisnerat, N. et Valladas, H. (1998) « Approche chronologique de quelques sites ornés paléolithiques du Périgord par datation carbone 14 en spectrométrie de masse par accélérateur de leur mobilier archéologique », ''Paléo'', n°10, p.319-323.</ref>. Les solutréens sont-ils simplement passés ponctuellement dans la grotte ou ont-ils réalisé une partie, voire la majorité ou la totalité des œuvres ? Un seul niveau archéologique est connu et tous les vestiges recueillis (objets de silex, d'os et de bois de renne) dans ce niveau correspondent typologiquement au Magdalénien II.
La datation directe par le carbone 14 de peintures ou de dessins pariétaux a été possible dans certaines grottes ornées, à condition toutefois que ces œuvres aient été réalisées avec du [[charbon de bois]]. Ce n’est pas le cas à Lascaux, où la couleur noire a été obtenue en utilisant des oxydes de [[manganèse]]. Des pigments tombés au pied des parois ont été mis au jour dans le niveau archéologique : ils ont permis de confirmer la contemporanéité des œuvres avec certains vestiges (lamelles de silex, pointes de sagaie, aiguilles en [[os]], lampes à [[suif]]).
 
La datation directe par le carbone 14 de peintures ou de dessins pariétaux a été possible dans certaines grottes ornées, à condition toutefois que ces œuvres aient été réalisées avec du charbon de bois. Ce n’est pas le cas à Lascaux, où la couleur noire a été obtenue en utilisant des oxydes de [[manganèse]]. Des pigments tombés au pied des parois ont été mis au jour dans le niveau archéologique : ils ont permis de confirmer la contemporanéité des œuvres avec certains vestiges (lamelles de silex, pointes de sagaie, aiguilles en os, lampes à suif).
À ce jour, aucune datation directe de l'art de Lascaux n'est disponible. Selon [[Norbert Aujoulat]]<ref name="Aujoulat" />, il existe quelques arguments stylistiques et thématiques qui permettraient de rapprocher Lascaux du Solutréen plutôt que du Magdalénien : présence de signes géométriques ; représentation des aurochs avec la corne avant en courbe simple et la corne arrière sinueuse ; humain affronté à un grand bovidé (le gisement solutréen du Roc-de-Sers a livré l'image d'un homme faisant face à un [[bœuf musqué]]). En fait, l'art du début du Magdalénien est la continuation, sans hiatus, de celui du Solutréen et le style graphique (style III de A. Leroi-Gourhan) est le même.
 
À ce jour, aucune datation directe de l'art de Lascaux n'est disponible. Selon Norbert Aujoulat<ref name="Aujoulat" />, il existe quelques arguments stylistiques et thématiques qui permettraient de rapprocher Lascaux du Solutréen plutôt que du Magdalénien : présence de signes géométriques ; représentation des aurochs avec la corne avant en courbe simple et la corne arrière sinueuse ; humain affronté à un grand bovidé (le gisement solutréen du Roc-de-Sers a livré l'image d'un homme faisant face à un bœuf musqué). En fait, l'art du début du Magdalénien est la continuation, sans hiatus, de celui du Solutréen et le style graphique (style III de A. Leroi-Gourhan) est le même.
 
Mais, se fondant sur d'incontestables preuves archéologiques, la plupart des préhistoriens réfutent l'âge solutréen des œuvres et les attribuent au Magdalénien II pour quatre raisons :
Ligne 190 ⟶ 134 :
* aucun objet solutréen ni gravettien n'y a jamais été découvert ;
* l'abondant outillage lithique et osseux, utilisé par les artistes, étudié dans ''Lascaux inconnu'' (1979) et par A. Glory (2008) est tout à fait caractéristique du Magdalénien ancien ;
* ces éléments archéologiques sont en accord avec les trois dates C14 obtenues, proches de {{formatnum:17000}}17 000 ans. Une seule date est plus ancienne, mais obtenue par une méthode différente.
 
Récemment, Jacques Jaubert| a émis l'hypothèse d'un rattachement d'une partie du dispositif pariétal de Lascaux au Gravettien, mais seulement sur la base d'arguments stylistiques et techniques<ref>Jaubert, J. (2011) - ''Préhistoire de France'', Confluences, 128 p.</ref>.
 
== Fiches d'équipement ==
{{...}}
 
== Topographies et autres documents ==
{{...}}
 
== Historique ==
 
Voir notamment les ouvrages d'Henri Breuil<ref>Breuil, H. (1952), ''Quatre cent siècles d’art pariétal'', Centre d'Études et de Documentation préhistoriques.</ref> et de Norbert Aujoulat<ref name="Aujoulat">Norbert Aujoulat (6 mai 2004), ''Lascaux. Le geste, l'espace et le temps'', Paris, coll. « Arts rupestres », éd. Seuil, 6 mai 2004 (ISBN 2020257262).</ref>.
 
=== Lascaux avant Lascaux ===
 
Avant la découverte de la grotte, Lascaux (ou « Las Coutz », « La Coux », nom féminin dérivé de l’occitan ''cous'' ou ''cos'', qui désigne un endroit pierreux) était le nom d'une seigneurie dont la présence est attestée au début du XVe siècle. Ce petit domaine noble comprenait un [[logis seigneurial]], une métairie, un moulin, un colombier, des terres en labour, des vignes et la colline qui renfermait la grotte. Une description du domaine datée de 1667 indique le couvert paysager de la colline, constitué de vignes, de taillis, de châtaigniers, de genévriers et de bruyères. Le domaine noble changea de mains au fil des siècles, passant de la famille de Lascaux à celle du Cheylard, puis aux de Reilhac, aux Labrousse, puis finalement aux La Rochefoucauld-Monbel, propriétaires du domaine au moment de la découverte de la grotte<ref>[http://inventaire.aquitaine.fr/decouvertes-virtuelles/focus/lascaux-avant-lascaux.html Lascaux avant Lascaux : De l’origine d’un domaine noble à "l'invention" d’un site préhistorique majeur]</ref>.
 
=== Découverte ===
 
Différentes versions de l’invention de la grotte de Lascaux ont été rapportées. Elles sont parfois contradictoires et souvent relatées de façon fantaisiste : découverte fortuite par un chien ou en jouant au ballon, exploration volontaire de la cavité déjà connue<ref name="Roussot">{{Article|prénom1=Alain|nom1=Roussot|titre=Breuil et Lascaux|champ libre=article 8772|périodique=[[Dossiers d'Archéologie]]|lieu=Dijon|éditeur=Éditions Faton|numéro=152|titre numéro=Lascaux, premier chef-d'œuvre de l'humanité|mois=septembre|année=1990|pages=62-63|issn=1141-7137|résumé=http://www.dossiers-archeologie.com/numero-152/lascaux-premier-chef-d-oeuvre-l-humanite/breuil-lascaux.8772.php#article_8772|consulté le=23 décembre 2015}}</ref>{{,}}<ref name="Delluc et Delluc 2008"/>. Celle-ci a été effectuée en deux temps, les 8 et {{date-|12 septembre 1940}}.
 
Selon la version la plus fréquemment racontée, le {{date|8|septembre|1940}}, Marcel Ravidat<ref name="Libé">Né en 1923 et décédé le 29 mars 1995 , Marcel Ravidat est alors âgé de 18 ans ([http://www.liberation.fr/france/0101134624-il-avait-decouvert-la-grotte-de-lascaux-marcel-ravidat-est-mort Il avait découvert la grotte de Lascaux : Marcel Ravidat est mort], Dominique Leglu, ''Libération'', 30 mars 1995). Il fut, comme son ami Jacques Marsal, guide à Lascaux jusqu'à la fermeture de la grotte en 1963.</ref> découvre l'entrée de la cavité lors d'une promenade sur la commune de [[Montignac (Dordogne)|Montignac]] en [[Dordogne (département)|Dordogne]] avec ses camarades Jean Clauzel, Maurice Queyroi et Louis Périer. Au cours de cette promenade, son chien Robot<ref name="Libé"/> poursuit un lapin qui se réfugie dans un trou situé à l'endroit où un arbre avait été déraciné : un orifice d'environ 20 centimètres de diamètre s'ouvre au fond de ce trou, impossible à explorer sans un travail de désobstruction<ref>Voir la lettre où Marcel Ravidat raconte la découverte : [http://la-france-en-pieces.servhome.org/_notes/Lettre%20de%20Marcel%20Ravidat.pdf Reproduction du manuscrit de Marcel Ravidat sur le site La France en Pièces] {{pdf}}</ref>. En jetant des pierres pour essayer de faire sortir le lapin, Marcel Ravidat constate que le trou communique avec une vaste cavité. Comme cela se situe à {{unité|500|mètres}} du château de Lascaux, il pense qu'il s'agit de la sortie d'un souterrain<ref name="OF">« Le trésor de Lascaux découvert il y a 70 ans », '' Ouest-France '', n° 664, 12 septembre 2010, p.4 (interview de Georges Agniel).</ref>.
 
Quatre jours plus tard, le jeudi (jour de repos scolaire à cette époque) 12 septembre, Marcel Ravidat, muni d'un matériel de fortune (lampe à huile, coutelas) pour s'éclairer et élargir l'orifice découvert précédemment, revient sur les lieux accompagné cette fois de Georges Agniel, Simon Coencas<ref>Adolescent juif réfugié à Montignac. Cf. [http://www.lejdd.fr/Societe/Simon-Coencas-il-a-decouvert-Lascaux-661479 Juliette Demey, « Il a découvert Lascaux »], ''lejdd.fr'', 13 avril 2014.</ref>, et Jacques Marsal<ref>Ravidat et Marsal deviendront par la suite les deux premiers guides de la grotte. Cf. {{ouvrage|auteur=Thierry Boisvert|titre=Dordogne, Périgord|éditeur=Éditions Bonneton|date=1993|passage=74}}</ref>. Les quatre jeunes gens pénètrent ainsi une première fois dans la grotte et y découvrent les premières peintures. Après des visites quotidiennes et une première exploration du Puits, Jacques Marsal dévoile leur découverte à ses parents, qui s'étonnent de le voir revenir couvert de poussière. Ils avertissent leur ancien instituteur Léon Laval le 16 septembre qui les suit pour explorer ce qui n'est encore qu'un trou mal dégagé<ref name="OF"/>. Léon Laval prévient alors de la découverte, le [[Liste de préhistoriens|préhistorien]] [[Henri Breuil]], réfugié dans la région pour fuir l’[[Europe sous domination nazie|occupant]]. Celui-ci est le premier spécialiste à visiter Lascaux, le {{date|21 septembre 1940}}, en compagnie de [[Jean Bouyssonie]], d'André Cheynier, bientôt suivis de [[Denis Peyrony]] et de [[Henri Begouën]]<ref>[http://www.hominides.com/html/references/grotte-de-lascaux-2-laval-breuil-delluc.php Léon Laval et Henri Breuil à Lascaux] sur http://www.hominides.com</ref>.
 
=== Études et relevés ===
 
Henri Breuil est le premier à authentifier la grotte et à la décrire sommairement<ref>Breuil, H. (1940) « Découverte d'une remarquable grotte ornée, au domaine de Lascaux, Montignac (Dordogne) », dans ''C.R. de l'Acad. des Inscr. et Belles-Lettres'', séance du 11 oct. 1940, p.387-390.</ref>. Il entreprend quelques relevés dès la fin de l'année 1940 et passe plusieurs semaines sur place pour étudier les œuvres qu’il attribue au Périgordien (voir la sous-section "Datation").
 
Après plusieurs années passées en Espagne, au Portugal et en Afrique du Sud, il revient en 1949 et entreprend une rapide fouille avec Séverin Blanc et Maurice Bourgon au pied de la scène du puits où il espère trouver une sépulture. Il y met au jour des pointes de sagaies décorées en bois de renne.
 
De 1952 à 1963, à la demande de Breuil, les relevés des gravures sont réalisés sur {{unité|120|m|2}} de calques par [[André Glory]] qui comptabilise 1 433 représentations (aujourd’hui, 1 900 sont répertoriées).
 
Par la suite, les représentations pariétales sont également étudiées par Annette Laming-Emperaire, André Leroi-Gourhan (et toute son équipe pluridisciplinaire) de 1975 à nos jours et, de 1989 à 1999, par Norbert Aujoulat<ref name="Aujoulat" />.
 
== Protection de la cavité et de son contenu ==
 
=== Protection initiale ===
 
La grotte est classée au titre des monuments historiques l'année même de sa découverte, par arrêté du 27 décembre 1940. Les parcelles de terrain où se trouve la grotte, ou voisines de celle-ci, sont classées au titre des monuments historiques par trois arrêtés successifs du 27 décembre 1940, puis du 8 mai 1962 et du 5 septembre 1962<ref>Base Mérimée,PA00082696,Grotte de Lascaux, consultée le 20 juillet 2011.</ref>.
 
En octobre 1979, elle est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, parmi différents sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère.
 
=== Exploitation touristique et conservation ===
 
Lors de la découverte, Henri Breuil demande aux jeunes découvreurs de garder la grotte jour et nuit pour y éviter toute dégradation. Ils installent à cet effet un campement de toile près de l'entrée mais cela ne les empêche pas de faire payer l'entrée de la grotte deux francs. Les premiers visiteurs n'hésitent pas à gratter la peinture ou graver leurs initiales sur les parois. Le propriétaire de la grotte, la famille de La Rochefoucauld, fait poser une porte dès la fin de l'hiver puis entreprend en 1947 de lourds travaux d’aménagement destinés à la rendre accessible au public : l’entrée de la cavité entièrement obstruée fait l’objet d’importants terrassements qui modifient le niveau et la nature des sols. Les travaux dans la zone du porche détruisent le cône d’éboulis protecteur qui jouait le rôle de tampon thermique et hygrothermique ; une porte monumentale en bronze fermant un sas maçonné ainsi que des escaliers en pierre pour descendre dans la Salle des Taureaux sont installés ; le niveau des sols est abaissé pour dessiner un cheminement de visite et un éclairage électrique installé pour accompagner le parcours. Les travaux sont confiés à Yves-Marie Froidevaux, architecte en chef des monuments historiques. Le site est ouvert au public le 14 juillet 1948<ref name="Kervran" group=Note>Documentaire de Perrine Kervran et Anne Fleury, « Lascaux, une caverne ouverte puis refermée... », sur France Culture, 18 juin 2013</ref>.
 
L'instituteur Léon Laval, devenu délégué des monuments historiques, est le premier conservateur de la grotte de Lascaux jusqu'en 1948<ref>{{Lien web|url=http://www.sudouest.fr/2012/10/09/c-est-fabuleux-844386-726.php|titre=Son père, l'homme de Lascaux|auteur=Hervé Chassain|date=9 octobre 2012|site=sudouest.fr}}</ref>.
 
L'engouement du public est tel qu'un million de personnes visitent la grotte entre 1948 et 1963<ref>{{Lien web|url=http://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/archeologie-lascaux-4-grotte-integralement-reconstituee-65529/|titre=Lascaux 4 : la grotte intégralement reconstituée|auteur=Jean-Luc Goudet|date=12 décembre 2016|site=futura-sciences.com}}.</ref>.
 
Malgré l'installation de cette porte pour limiter le danger de déséquilibre atmosphérique et la présence d'appareils de climatisation, le problème du conditionnement de l'air n'a pu être résolu<ref name="Kervran" group=Note />.
 
==== Acidification des parois, « maladie verte » et « maladie blanche » ====
 
Dès 1955, les premiers indices d'altération sont constatés. Ils sont dus à un excès de [[dioxyde de carbone]] induit par la respiration des visiteurs, qui provoque une acidification de la vapeur d'eau expirée corrodant les parois. En [[1957]] est mis en place un premier système destiné à régénérer l'air ambiant et à stabiliser la [[température]] et l'[[hygrométrie]]. Les visites continuent pourtant à se succéder au rythme effréné de plus de {{formatnum:1000}} touristes par jour, dégageant environ {{formatnum:2500}} litres de dioxyde de carbone et {{unité|50|kg}} de vapeur d’eau dans une cavité dont le volume est relativement faible, de l’ordre de {{unité|1,500|m|3}}<ref name="Roussot" />. [[André Glory]], qui effectue des relevés durant cette période, doit travailler la nuit pour ne pas perturber le rythme des visites.
 
En 1960, la « maladie verte » fait son apparition : les émanations de dioxyde de carbone liées aux visites, une température trop élevée et les éclairages artificiels permettent la dissémination de colonies d'[[algue]]s sur les parois. L’enrichissement de l’atmosphère en dioxyde de carbone génère la « maladie blanche », un voile de [[calcite]] qui se dépose sur les parois et sur certaines œuvres. En [[1963]], les micro-organismes continuent à proliférer malgré la mise en place de filtres à l'[[ozone]]. Le 17 avril [[1963]], [[André Malraux]], alors [[Ministère de la Culture (France)|ministre chargé des Affaires culturelles]], décide d'interdire l'accès de Lascaux au grand public<ref>{{ouvrage|auteur=André Glory, Christiane Leroy-Prost, Astrid Vannoorenberghe|titre=Les recherches à Lascaux : 1952-1963|éditeur=CNRS éd.|date=2008|passage=11|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
 
En 1965, Paul-Marie Guyon, physicien au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], invente un dispositif d'assistance climatique pour rétablir l'écosystème originel. Pierre Vidal, ingénieur spécialiste du milieu souterrain au [[laboratoire de recherche des monuments historiques]], fait installer ce nouvel ensemble du système de régulation thermique et hygrométrique afin de recréer les conditions de circulation des masses d'air qui avaient permis la conservation de Lascaux durant des millénaires. Le principe de ce système statique de refroidissement consiste à utiliser la [[convection]] naturelle pour condenser la vapeur d'eau à un endroit déterminé<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Norbert Aujoulat|titre=Lascaux|éditeur=Harry N. Abrams|date=2005|passage=271}}.</ref>.
 
Au début des années 1970, la réalisation d'un [[fac-similé]] d'une partie de la grotte est mise en œuvre. Elle est ouverte au public en [[1983]] (''cf. infra'' [[#Lascaux 2|Lascaux 2]]).
 
==== Les moisissures blanches ====
 
En 2000, le matériel de gestion du climat de la cavité est remplacé. Au printemps 2001, des agents chargés de la surveillance du site, signalent l'apparition de [[moisissure]]s dans le sas d'entrée de la grotte. Le sol se couvre en effet d'un [[champignon]] extrêmement résistant, ''Fusarium solani''. Ce phénomène coïncide avec l'installation du nouveau système de régulation hygrothermique qui a été mal conçu. Les souches de ''Fusarium solani'' présentes dans la grotte sont résistantes au formaldéhyde employé depuis des décennies pour la désinfection des pieds des visiteurs. Le champignon s'est propagé aux peintures, bientôt recouvertes d'un duvet blanc de mycélium. Le champignon vit en symbiose avec une bactérie nommée ''Pseudomonas fluorescens'', qui dégrade le fongicide employé jusque-là. Celui-ci doit dès lors être combiné à un antibiotique.
 
En 2002, le [[Ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture]] met sur pied un Comité scientifique international de la grotte de Lascaux, qui doit gérer le problème.
 
De juillet 2001 à décembre 2003, des traitements d’urgence appliqués dans la grotte sont destinés à ralentir le développement rapide des moisissures observées (compresses imbibées de fongicides et d’antibiotiques ; épandage de chaux vive sur les sols ; pulvérisations de produits biocides)<ref>[http://www.culture.gouv.fr/culture/politique-culturelle/dplascaux.pdf Point presse du comité scientifique en date du 20 novembre 2007]</ref>.
 
En 2006, la contamination est à peu près maîtrisée, mais toutes les deux semaines une équipe revêtue de combinaisons spéciales est chargée de débarrasser à la main les parois des filaments de mycélium qui réapparaissent malgré tout<ref>J. Graff, [http://jcgi.pathfinder.com/time/europe/magazine/article/0,13005,901060515-1191806,00.html « Saving Beauty »], ''Time'', 2006, vol. 167, {{n°|20}}, {{p.|36-42}}</ref>'<ref>« [http://www.hominides.com/html/actualites/lascaux-danger-fusarium-solani-0001.html Lascaux toujours victime du ''Fusarium solani''] », article de Hominidés.com</ref>'<ref>M.-A. Sire, [http://www.cndp.fr/revueTDC/879-73324.htm « Lascaux : la rechute »]</ref>.
 
Quinze années de fréquentation touristique intense ont donc perturbé l'équilibre fragile qui avait permis la conservation miraculeuse de Lascaux et ont failli entraîner sa disparition.
 
==== Les taches noires ====
 
Après une première apparition sur la voûte et le sas d'entrée fin 2001, des taches noires dues à deux champignons, ''[[Ochroconis lascauxensis]]'' et ''Ochroconis anomala'' se nourrissant des composés organiques des traitements antifongiques précédents, ont fait leur apparition en juillet 2007 dans certaines parties plus confinées de la grotte, le Passage, la Nef et l'Abside. Un traitement biocide a été effectué en janvier 2008 et a été suivi d'un repos complet de la grotte pendant 3 mois. Le 11 avril 2008, le comité scientifique international a indiqué que les soins apportés étaient encourageants dans neuf des onze zones tests. Cependant, dans les deux dernières zones tests, le développement des taches noires continue<ref group=Note>Communiqués du 10 juillet 2008 de [[Reuters]] et de l'AFP</ref>. Ce phénomène peut s'expliquer du fait que très peu d'informations sont connues sur le champignon ''Ochroconis Lascauxensis'', car son existence n'a été découverte que lors de son apparition dans la grotte (d'où son nom).
 
D'après la conservatrice en chef du site, les mouvements de l'air se sont profondément modifiés depuis les années 1980 dans la partie tachée de la grotte. L'air circulait auparavant alors qu'il semble immobile aujourd'hui<ref>''Sud Ouest'', 12 juillet 2008</ref>.
 
Le ministère de la Culture a annoncé le 10 juillet 2008 que le comité du patrimoine mondial de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]] n'avait pas jugé opportun d'inscrire la grotte sur la liste du patrimoine mondial en péril<ref>[http://www.culture.gouv.fr/culture/dp/archeo/lascaux_chronique/pdf/2008_07_10_albanel_com_pres.pdf Communiqué du Ministère de la Culture et de la Communication en date du 10 juillet 2008]</ref>. En réalité, le comité en question, réuni à Québec le 5 juillet, parle d'un sursis d'un an. Pendant cette période, la France devra répondre aux questions de l'Unesco concernant « la gestion de la crise et la conservation du site ». Il s'agirait notamment d'assurer des études d'impact avant toute intervention sur les peintures et les gravures dans la grotte, d'inviter une mission extérieure et indépendante mandatée par l'Unesco pour examiner Lascaux, mais aussi les autres sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère, et enfin, de fournir un rapport de conservation avant le {{1er}} février 2009. En l'absence de progrès substantiels, la grotte pourrait se voir inscrite sur la liste du patrimoine en danger en juillet 2009<ref>''[[Sud Ouest]]'', 14 juillet 2008</ref>.
 
La ministre de la Culture, Christine Albanel, s'est rendue sur place le 25 juillet 2008 pour visiter brièvement la grotte. Soulignant l'importance de la régulation de l'air dans la grotte, elle a annoncé le changement du système de climatisation installé en 2000. Elle a par ailleurs envisagé l'élargissement du Comité scientifique à d'autres experts, notamment étrangers<ref>''Sud Ouest'', 26 juillet 2008</ref>.
 
Le 26 novembre 2008, Christine Albanel a confirmé<ref>[http://www.culture.gouv.fr/culture/dp/archeo/pdf/lascaux_2008_11_26.pdf Communiqué du Ministère de la Culture et de la Communication, 26 novembre 2008, ''Christine Albanel annonce l'organisation d'un symposium international : « Lascaux et la conservation en milieu souterrain » à Paris les 26 et 27 février 2009'']</ref> que les taches noires subsistaient dans la partie droite de la grotte. Elle annonce un symposium. Celui-ci, intitulé « Lascaux et la conservation en milieu souterrain », s’est tenu à Paris les 26 et 27 février 2009 sous la présidence de [[Jean Clottes]]. Réunissant près de trois cents participants provenant de dix-sept pays, il avait pour but de confronter les recherches et travaux menés dans la grotte de Lascaux depuis 2001 avec les expériences conduites dans les autres pays du monde sur la question de la conservation en milieu souterrain<ref group=Note>Au [[Kofun de Takamatsuzuka]] au Japon, et [[Altamira]] en Espagne par exemple.</ref>. Les actes en sont parus en 2011, dans un volume qui regroupe les études présentées lors des séances ainsi que la transcription intégrale des débats. Soixante-quatorze spécialistes de domaines aussi variés que la biologie, la biochimie, la botanique, l'hydrologie, la climatologie, la géologie, la mécanique des fluides, l'archéologie, l'anthropologie, la restauration et la conservation, issus de nombreux pays (France, États-Unis, Portugal, Espagne, Japon, Australie, Allemagne, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande...), ont été associés à sa rédaction<ref>Coye, N. dir. (2011), ''Lascaux et la conservation en milieu souterrain : actes du symposium international (Paris, 26-27 février 2009)'', Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 360 p. [http://www.editions-msh.fr/livre/?GCOI=27351100548910]</ref>.
 
Le 21 janvier 2010, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand confie au paléoanthropologue Yves Coppens la présidence du conseil scientifique chargé de la conservation de la grotte<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=Ministère de la Culture et de la Communication|champ libre=en téléchargement|titre=Bulletin officiel n°183 (février 2010)|sous-titre=Archéologie|description=Arrêté du 15 février 2010 portant création du conseil scientifique de la
grotte de Lascaux|url=www.culturecommunication.gouv.fr/content/download/19989/170424/version/2/file/BO%20n%C2%B0%20183%20(f%C3%A9vrier%202010).pdf|format=pdf|site=[[Ministère de la Culture (France)|www.culturecommunication.gouv.fr]]|lieu=Paris|date=15.03.2010|consulté le=7 mars 2016|page=12-14}}</ref>.
 
=== Les fac-similés ===
 
==== Lascaux 2 ====
Récemment, [[Jacques Jaubert|J. Jaubert]] a émis l'hypothèse d'un rattachement d'une partie du dispositif pariétal de Lascaux au [[Gravettien]], mais seulement sur la base d'arguments stylistiques et techniques<ref>Jaubert, J. (2011) - ''Préhistoire de France'', Confluences, 128 p.</ref>.
 
== Les fac-similés ==
=== Lascaux 2 ===
La grotte a été fermée au grand public en raison de la multiplication des erreurs de conservation (saccage des sols et contamination de la grotte en 1957-1958 ; nouvelle contamination autour de 2000 et antibio-résistance). Un relevé stéréo-photogrammétrique de la totalité des zones ornées a été réalisé à la fin des années 1960 par l'[[Institut national de l'information géographique et forestière|Institut géographique national]]. La troisième dimension est recréée par un lecteur qui repasse sur les courbes de niveau, un ciseau de sculpteur (projet confié aux sculpteurs Bernard Augst et Pierre Weber) reproduisant ces mouvements<ref name="Kervran" group=Note />.
 
Ligne 208 ⟶ 241 :
En 2011, c'est le site touristique le plus fréquenté de Dordogne avec {{formatnum:250000}} visiteurs<ref>''Le Périgord veut attirer toujours plus de touristes'', [[Sud Ouest]] édition Dordogne du 13 mars 2012.</ref>.
 
==== Lascaux révélé : Lascaux 3 ====
 
===== Conception =====
 
Le concept ''Lascaux révélé,'' également nommé "Lascaux III" est une reproduction partielle de la grotte originelle qui a été dévoilée au public en octobre 2012, et est conçue pour être itinérante.
Ligne 222 ⟶ 255 :
L'exposition a été conçue pour voyager à travers le monde entier pendant plusieurs années en tant qu'ambassadeur de la Dordogne et de sa ''Vallée de l'Homme''. En effet, les coques des fac-similés, de faible poids (moins de {{unité|10|kg}}/m{{2}}), sont constituées de panneaux démontables dont les jointures sont invisibles et qui ont été conçus pour être aisément transportés<ref name=VP15/>. La totalité ou une partie des panneaux doivent faire l'objet d'une exposition itinérante sous le nom de ''Lascaux, l'exposition internationale''<ref>« La grotte va s'exposer dans le monde entier », ''[[Sud Ouest]] édition Périgueux'', 22 février 2011.</ref>. L'agence de scénographie Du&Ma est choisie en mars 2011 pour assurer la maîtrise d'œuvre de ce projet.
 
===== L'Amérique du Nord =====
 
Après une première étape en France qui a rassemblé {{formatnum:100000}} visiteurs à Bordeaux, à [[Cap Sciences]], du 13 octobre 2012 au 6 janvier 2013<ref>Michel Monteil, « Le record de Lascaux 3 », ''[[Sud Ouest]] édition Dordogne'', 7 janvier 2013.</ref>, l'exposition traverse l'Atlantique et fait escale au [[Muséum Field|Field Museum]] de [[Chicago]] de mars à septembre 2013 ({{formatnum:325000}} visiteurs), avant de rejoindre [[Houston]] ({{formatnum:200000}} visiteurs d'octobre 2013 à mars 2014<ref>[http://www.sudouest.fr/2013/10/15/dordogne-lascaux-3-s-ouvre-a-houston-1200264-1980.php « Dordogne : Lascaux 3 s'ouvre à Houston »], ''[[Sud Ouest]]'' du 15 octobre 2013, vu le 17 avril 2014.</ref>), puis [[Montréal]] d'avril à septembre 2014<ref>Adrien Vergnolle, « Lascaux 3 à Montréal », ''[[Sud Ouest]] édition Dordogne'', 17 avril 2014, {{p.|13}}.</ref>{{,}}<ref>Hervé Chassain, « Le Périgord préhistorique en Amérique », ''[[Sud Ouest]] édition Dordogne'', 5 mars 2013, {{p.|11}}.</ref>.
 
===== L'Europe =====
 
En novembre 2014, l'exposition revient en Europe et s'installe à Bruxelles <ref>Nancy Ladde, « Après l'Amérique, Lascaux 3 va sillonner l'Europe », ''[[Sud Ouest]] édition Périgueux'', 14 novembre 2014, {{p.|10}}.</ref>. Du 20 mai au 30 août 2015 elle s'implante à Paris, à la [[porte de Versailles]] <ref>Bruno Dive, « Lascaux 3 s'installe à Paris », ''[[Sud Ouest]] édition Dordogne'', 20 mai 2015, {{p.|9}}.</ref>, où le nombre de visiteurs ({{formatnum:60000}}) s'est avéré très en deçà des prévisions<ref name=SO02092015>Adrien Vergnolle, « Lascaux rate son Paris », ''[[Sud Ouest]] édition Dordogne'', 2 septembre 2015, {{p.|11}}.</ref>, puis à Genève d'octobre 2015 à janvier 2016<ref name=SO13-12-2014>Nancy Ladde, « Lascaux 4 progresse vite », ''[[Sud Ouest]] édition Périgueux'', 13 décembre 2014, {{p.|13}}.</ref>, où l'exposition est vue par {{unité|80000|personnes}}<ref name=SO19012016>Hervé Chassain, « Lascaux, de Genève à la Corée », ''[[Sud Ouest]] édition Dordogne'', 19 janvier 2016, {{p.|13}}.</ref>.
 
===== L'Asie =====
 
À partir de 2016, plusieurs escales asiatiques sont prévues<ref name=SO02092015/>. D'avril à septembre 2016<ref>Hervé Chassain, « Lascaux partira en Corée du Sud », ''[[Sud Ouest]] édition Dordogne'', 22 septembre 2015, {{p.|13}}.</ref>, à [[Gwangmyeong]], en Corée du Sud, l'exposition se tient à l'intérieur d'un bâtiment créé spécialement par l'architecte français [[Jean Nouvel]], au cœur d'un nouveau parc de loisirs récemment ouvert au public<ref name=SO19012016/> et attire {{unité|300000|visiteurs}} pour {{unité|180000|entrées payantes}}<ref>''[[Sud Ouest]] édition Dordogne'', 19 septembre 2016, {{p.|11}}.</ref>. D'octobre 2016 à février 2017, [[Tokyo]] l'a accueillie dans les locaux du [[Musée national de la nature et des sciences de Tokyo|Musée national de la nature et des sciences]]<ref name=SO01112016>Hervé Chassain, « Lascaux s'expose à Tokyo », ''[[Sud Ouest]] édition Dordogne'', {{1er}} novembre 2016, {{p.|12-13}}.</ref>. Cette exposition s'accompagne de la présentation de {{unité|150|pièces}} originales du Périgord préhistorique, prêtées exceptionnellement par trois musées français, le [[Musée national de Préhistoire]] des [[Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil|Eyzies-de-Tayac]], le [[Musée d'Archéologie nationale]] de [[Saint-Germain-en-Laye]] et le [[Muséum national d'histoire naturelle]] de Paris<ref name=SO01112016/>. Elle a été vue par {{unité|265000|personnes}}, dont l'empereur Akihito et l'impératrice Michiko<ref name=VEP49>{{pdf}} [https://www.dordogne.fr/connaitrele_conseil_departemental/les_publications/le_magazine_du_conseil_departemental/vivre_en_perigord/les_magazines_de_l_annee_en_cours/616-4666/document-f16cdb33-db13-4339-81a6-f247ec995ac8/Vivre%20en%20P%C3%A9rigord%20n%C2%B049%20-%2011Mo « Lascaux 3 poursuit son périple en Asie »] dans ''Vivre en Périgord'' {{numéro|49}}, {{p.|4}}, mai 2017.</ref>. Deux autres étapes japonaises sont ensuite prévues en 2017 au musée d'art et d'histoire de [[Région de Tōhoku|Tōhoku]] à [[Tagajō]] de mars à mai, puis au [[musée national de Kyūshū]] à [[Fukuoka]] de juillet à septembre<ref name=SO01112016/>{{,}}<ref name=VEP49/>. Elle s'expose ensuite en Chine de septembre 2017 à février 2018 au musée de la science et de la technologie de [[Shanghai]]<ref name=VEP49/> où {{unité|200000|visiteurs}} l'ont déjà vue<ref name=SO29012018>Hervé Chassain, « La Région fait sa pub en Chine autour de l'exposition Lascaux », ''[[Sud Ouest]] édition Dordogne'', 29 janvier 2018, {{p.|9}}.</ref>.
 
===== L'Afrique =====
Une étape était prévue en 2018 en [[Afrique du Sud]], à [[Johannesbourg]], mais son financement étant compromis, l'exposition pourrait ne pas s'y tenir<ref name=SO29012018/>.
 
==== Lascaux 4 ====
 
[[ImazgeImage:Construction lascaux-IV.JPG|thumb|droite|Entrée du site de construction en août 2014.]]
 
Un centre international de l'art pariétal présentant, entre autres, un fac-similé intégral de toutes les parties ornées de la grotte de Lascaux (salle des taureaux, diverticule axial, passage, puits, abside et nef<ref>Hervé Chassain, « Ce sera Lascaux 4 ! », ''Sud Ouest édition Dordogne'', 24 mars 2012.</ref>) voit le jour à proximité du site original fin 2016. Un concours d'architectes a été lancé pour ce projet aussi appelé ''Lascaux 4''. Le 18 octobre 2012, parmi 163 offres parvenues, le comité de pilotage a retenu comme équipe définitive le cabinet norvégien [[Snøhetta]]<ref>Hervé Chassain, « Le Lascaux de l'avenir », ''[[Sud Ouest]] édition Dordogne'', 19 octobre 2012.</ref>.
Ligne 255 ⟶ 288 :
En septembre 2015, [[Germinal Peiro]], le président du conseil départemental de la Dordogne, précise que contrairement aux prévisions initiales, Lascaux 4 n'ouvrira que fin 2016. Ce report est dû à des problèmes techniques successifs : découverte d'une [[Source (hydrologie)|source]] lors des travaux de terrassement, puis [[liquidation judiciaire]] de l'entreprise de charpentes métalliques chargée de la couverture du site, cette même société étant ensuite reprise sous forme de [[Société coopérative et participative|Scop]] pour l'achèvement des travaux<ref>Hervé Chassain, « Ouverture fin 2016 », ''[[Sud Ouest]] édition Dordogne'', 7 septembre 2015, {{p.|11}}.</ref>.
 
En janvier 2016, l'Atelier des fac-similés du Périgord, comprenant trente-quatre personnes ({{Citation|peintres, plasticiens, restaurateurs d'art,décorateurs, sculpteurs, résineurs, serruriers, infographistes et [...] informaticiens}}) a réalisé en deux ans et demi trente-six panneaux représentant {{unité|900|m|2}} de surfaces ornées<ref name=Mag194/>. La reproduction totale et à l'échelle de la grotte peinte est faite dans des blocs de polystyrène réalisés par fraisage numérique et assemblés en parois, leur relief est ensuite affiné et modelé à la main par des modeleurs et sculpteurs avec un enduit à base de pâte à papier, à l'aide de photos projetées sur la coque. Puis un moule en élastomère est coulé dessus et un contre-moule en résine appliqué sur le moule. Après la fabrication millimétrée de la structure métallique-support, la coque résine reconstitue la paroi grâce au « voile de pierre » (mélange d'acrylique et de poudre) qui reproduit fidèlement l’épiderme minéral de la roche sur lequel sont appliquées les patines colorées et les peintures pariétales<ref>{{Lien web|url=http://www.lejdd.fr/Societe/Dans-l-atelier-de-Lascaux-IV-661627|titre=Dans l'atelier de Lascaux IV|auteur=Juliette Demey|date=13 avril 2014|site=lejdd.fr}}.</ref>. Les premiers panneaux en résine sont transportés sur le site définitif en février et mars 2016<ref name=SO-05-03-2016>Thierry Dumas, « Lascaux 4 dans la lumière », ''[[Sud Ouest]] édition Dordogne'', 5 mars 2016, {{p.|16-17}}.</ref>.
L'ouverture de Lascaux 4 au public est effective le 15 décembre 2016 conformément aux prévisions de 2015<ref name=SO-05-03-2016/>, après une inauguration anticipée le 10 décembre en présence du président de la République François Hollande, de la ministre de la Culture Audrey Azoulay et de Simon Coencas (89 ans)<ref>[http://www.lemonde.fr/histoire/article/2016/12/10/francois-hollande-inaugure-lascaux-4-une-nouvelle-replique-de-la-grotte_5046968_4655323.html François Hollande inaugure Lascaux 4, une nouvelle réplique de la grotte], ''Le Monde'', 10 décembre 2016.</ref>, dernier survivant du groupe ayant pénétré dans la grotte le 12 septembre 1940.
 
L'ouverture de Lascaux 4 au public est effective le {{date-|15 décembre 2016}} conformément aux prévisions de 2015<ref name=SO-05-03-2016/>, après une inauguration anticipée le 10 décembre en présence du président de la République [[François Hollande]], de la ministre de la Culture [[Audrey Azoulay]] et de Simon Coencas (89 ans)<ref>[http://www.lemonde.fr/histoire/article/2016/12/10/francois-hollande-inaugure-lascaux-4-une-nouvelle-replique-de-la-grotte_5046968_4655323.html François Hollande inaugure Lascaux 4, une nouvelle réplique de la grotte], ''[[Le Monde]]'', 10 décembre 2016.</ref>, dernier survivant du groupe ayant pénétré dans la grotte le {{date-|12 septembre 1940}}.
 
Une visite virtuelle à partir de prises de vue panoramiques permet de se faire une idée de la réalisation<ref>{{Lien web|url=https://www.francetvinfo.fr/sciences/histoire/video-visitez-la-replique-integrale-de-la-grotte-de-lascaux-a-360_1959477.html#xtor=EPR-51-[visitez-avec-notre-video-a-360-la-replique-integrale-de-la-grotte-de-lascaux-inauguree-aujourd-hui-par-francois-hollande_1959477]-20161210-[bouton]|titre=Visitez la réplique intégrale de la grotte de Lascaux avec notre vidéo à 360°|site=[https://www.francetvinfo.fr/ francetvinfo.fr]|auteur=Camille Adaoust|date=10 décembre 2016|consulté le=10 décembre 2016}}</ref>.
 
== Numismatique ==
 
=== Numismatique ===
La grotte de Lascaux a été représentée sur une pièce de monnaie de [[Série des pièces françaises de 10 euros des régions|10 euros dédiée à la région française]] de l'[[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]] en 2011<ref name="communique-presse">{{Lien web| url = http://www.sacra-moneta.com/images/eurosregions2011/euros-regions-communique-de-presse.pdf | titre = Communiqué de presse| date=19 septembre 2011 |éditeur=[[La Poste (entreprise française)|La poste]] et [[La monnaie de paris]]|consulté le = 31 mai 2012}}.</ref>. Les euros des régions ont été émis par la [[Monnaie de Paris]], avec chaque année un thème différent, dont les [[monument]]s en [[2011 en numismatique|2011]].
 
La grotte de Lascaux a été représentée sur une pièce de monnaie de 10 euros dédiée à la région française de l'Aquitaine en 2011<ref name="communique-presse">[http://www.sacra-moneta.com/images/eurosregions2011/euros-regions-communique-de-presse.pdf Communiqué de presse du 19 septembre 2011 par La poste et La monnaie de paris (consulté le 31 mai 2012).</ref>. Les euros des régions ont été émis par la Monnaie de Paris, avec chaque année un thème différent, dont les monuments en 2011.
 
{|class="wikitable"
Ligne 269 ⟶ 302 :
|-
|align="center"|[[Pièce de 10 euros|10]] [[Euro|€]]
|La [[Place de la Bourse (Bordeaux)|place de la Bourse de Bordeaux]], un [[Pinus pinaster|pin des Landes]] et les [[art pariétal|peintures pariétales]] de la grotte de Lascaux. Les inscriptions « RF » et « AQUITAINE ».
|La valeur faciale de {{unité|10| euros}} entourée de deux branches, l'une de [[chêne]], l'autre de [[laurier sauce|laurier]], évoquant le sigle de l'euro ; l'inscription « [[Liberté, Égalité, Fraternité|Liberté Égalité Fraternité]] », tout autour, le tout encadré par un assemblage de traits représentant [[Hexagone (France)|l'Hexagone]].
|align="center"|[[ Joaquin Jimenez]]
|align="center"|29 [[millimètre|mm]]
|align="center"|10 [[gramme|g]]
|align="center"|1.60 [[millimètre|mm]]
|align="center"|[[Argent]] 500 [[]]
|align="center"|Lisse
|align="center""|[[2011]]
|align="center"|150 000 exemplaires
|}
Ligne 315 ⟶ 348 :
 
== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=category:Lascaux}}
 
=== Bibliographie ===
 
* [[Norbert Aujoulat|N. Aujoulat]], 2004, ''Lascaux. Le Geste, l'Espace et le Temps'', Seuil, 2004 {{ISBN|2-02-025726-2}}.
* [[GeorgesNorbert Bataille|G. Bataille]]Aujoulat, 19942004, ''LaLascaux. PeintureLe préhistoriqueGeste, Lascauxl'Espace ouet lale naissance de l'artTemps'', SkiraSeuil, 19942004 {{ISBN|2-60502-00044025726-32}}.
* Georges Bataille, 1994, ''La Peinture préhistorique, Lascaux ou la naissance de l'art'', Skira, 1994 {{ISBN|2-605-00044-3}}.
* Florian Berrouet, « Préhistoire, Lascaux IV », ''[[Archéologia]]'', {{n°|549}}, décembre 2016, {{p.|22-29}}.
* Florian Berrouet, « Lascaux, le symposium de la dernière chance ? », ''Archéologia'', {{n°|465}}, 2009, {{p.|4-5}}.
* Florian Berrouet, « Lascaux, enquête sur une crise bactérienne », ''Archéologia'', {{n°|489}}, 2011, {{p.|26-35}}
* [[Henri Breuil|H. Breuil]], 1950, « [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1950_num_47_6_2712?luceneQuery=%28%2B%28content%3Alascaux+title%3Alascaux^2.0+fullContent%3Alascaux^100.0+fullTitle%3Alascaux^140.0+summary%3Alascaux+authors%3Alascaux^5.0+illustrations%3Alascaux^4.0+bibrefs%3Alascaux^4.0+toctitles%3Alascaux^4.0+toctitles1%3Alascaux^3.0+toctitles2%3Alascaux^2.0+toctitles3%3Alascaux%29%29+AND+%28+%2Baccess_right%3A%28free%29+%29&words=lascaux&words=100&words=140&words=free Lascaux] », ''Bulletin de la Société préhistorique française'', 47(6-8): 355-363.
* [[Henri Breuil|H. Breuil]], 1952, ''Quatre cents siècles d’art pariétal'', Centre d'Études et de Documentation préhistoriques.
* G. Charrière, 1968, « [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1968_num_174_1_9201?luceneQuery=%28%2B%28content%3Alascaux+title%3Alascaux^2.0+fullContent%3Alascaux^100.0+fullTitle%3Alascaux^140.0+summary%3Alascaux+authors%3Alascaux^5.0+illustrations%3Alascaux^4.0+bibrefs%3Alascaux^4.0+toctitles%3Alascaux^4.0+toctitles1%3Alascaux^3.0+toctitles2%3Alascaux^2.0+toctitles3%3Alascaux%29%29+AND+%28+%2Baccess_right%3A%28free%29+%29&words=lascaux&words=100&words=140&words=free La scène du puits de Lascaux ou le thème "de la mort simulée"] », ''Revue de l'histoire des religions'' 174(1): 1-25.
* collectif, 1990, ''Lascaux, premier chef-d’œuvre de l’humanité'', Les Dossiers d’Archéologie, {{numéro}}152, septembre 1990.
* [[Brigitte et Gilles Delluc|B. et G. Delluc]] (sous la dir. de), 1990, ''Le Livre du Jubilé de Lascaux 1940-1990'', [[Société historique et archéologique du Périgord]], supplément au tome CXVII, 155 p., ill.
* [[Brigitte et Gilles Delluc|B. et G. Delluc]], 2003 : ''Lascaux retrouvé. Les recherches de l'abbé André Glory'', Pilote 24 édition, 368 p., ill.
* [[Brigitte et Gilles Delluc|B. et G. Delluc]], 2006 : ''Connaître Lascaux'', Sud Ouest, nouvelle édition entièrement revue et très augmentée, 80 p., ill. plans et coupe.
* [[Brigitte et Gilles Delluc|B. et G. Delluc]], 2008 : ''Dictionnaire de Lascaux'', Sud Ouest, Bordeaux. {{ISBN|978-2-87901-877-5}}.
* [[Brigitte et Gilles Delluc|B. et G. Delluc]], 2010 : « Lascaux et la guerre. Une galerie de portraits », ''Bull. de la Soc. historique et arch. du Périgord'', CXXXVI, {{2e}} livraison, 40 p., ill., bibliographie.
* [[Brigitte et Gilles Delluc|B. et G. Delluc]], 2012 : De quand date Lascaux, ''Bull. de la Soc. hist. et arch. du Périgord'', CXXXIX, {{p.|375-400}}.
* [[Brigitte et Gilles Delluc|B. et G. Delluc]], 2012 : Lascaux et la presse des années 1940, ''Bull. de la Soc. hist. et arch. du Périgord'', CXXXIX, {{p.|551-577}}.
* Régis Delpeuch, ''Quand Marcel et ses amis découvrirent la grotte de Lascaux'', éditions Scrineo, 2016, {{ISBN|978-2-3674-0392-2}}.
* [[André Glory|A. Glory]], 1961, « [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1961_num_4_1_1188?luceneQuery=%28%2B%28content%3Alascaux+title%3Alascaux^2.0+fullContent%3Alascaux^100.0+fullTitle%3Alascaux^140.0+summary%3Alascaux+authors%3Alascaux^5.0+illustrations%3Alascaux^4.0+bibrefs%3Alascaux^4.0+toctitles%3Alascaux^4.0+toctitles1%3Alascaux^3.0+toctitles2%3Alascaux^2.0+toctitles3%3Alascaux%29%29+AND+%28+%2Baccess_right%3A%28free%29+%29&words=lascaux&words=100&words=140&words=free Le brûloir de Lascaux] », ''Gallia Préhistoire'' 4(4): 174-183.
* [[André Glory|A. Glory]], 2008, ''Les recherches à Lascaux (1952-1963). Documents recueillis et présentés par B. et G. Delluc'', {{XXXIXe}} suppl. à Gallia-Préhistoire, CNRS, Paris.
* T. Guiot-Houdart, 2004, ''Lascaux et les mythes'', Périgueux, Pilote 24 édition, 352 p. (ill. coul. et nb schémas).
* Julien d'Huy et Jean-Loïc Le Quellec, 2010, [https://independent.academia.edu/JuliendHuy/Papers/980367/Les_animaux_fleches_a_Lascaux_nouvelle_proposition_dinterpretation._-_Prehistoire_du_Sud-Ouest_18_2_2010_161-170 "Les animaux ‘‘fléchés’’ à Lascaux: nouvelle proposition d’interprétation"] ''Préhistoire du Sud-Ouest'' 18(2): 161-170.
Ligne 349 ⟶ 382 :
* Françoise Soubeyran, 1995, « [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pal_1145-3370_1995_num_7_1_1222?luceneQuery=%28%2B%28content%3Alascaux+title%3Alascaux^2.0+fullContent%3Alascaux^100.0+fullTitle%3Alascaux^140.0+summary%3Alascaux+authors%3Alascaux^5.0+illustrations%3Alascaux^4.0+bibrefs%3Alascaux^4.0+toctitles%3Alascaux^4.0+toctitles1%3Alascaux^3.0+toctitles2%3Alascaux^2.0+toctitles3%3Alascaux%29%29+AND+%28+%2Baccess_right%3A%28free%29+%29&words=lascaux&words=100&words=140&words=free Lascaux: proposition de nouvelle lecture de la scène du puits] », ''Paléo'' 7(7): 275-288.
* Denis Tauxe et Hervé Chassain, ''La Grande histoire de Lascaux de la préhistoire au {{s-|XXI}}'', Éditions [[Sud Ouest]], 2016, {{ISBN|978-2-8177-0471-5}}, 144 {{p.}}
* « Lascaux, patrimoine de l'humanité », ''[[Dossiers d'Archéologie]]'', H-S, {{|15}}, 2008.
* « Lascaux et la vallée de la Vézère », ''Dossiers d'Archéologie'', {{|376}}, 2016.
'''Bandes dessinées''' :
* Thierry Félix et Philippe Bigotto, préface d'[[Yves Coppens]], ''Le secret des bois de Lascaux'', Éditions Impact Périgord Quercy, 1992, {{ISBN| 2-908731-00-2}}.
* [[Éric Le Brun]], ''[[L'Art préhistorique en bande dessinée]], Deuxième Époque'', Éditions Glénat, 2013, {{ISBN| 9782723495332}}.
* [[Éric Le Brun]] et [[Priscille Mahieu]], ''Lascaux et la vallée de la Vézère'', Éditions Glénat, 2017, {{ISBN| 9782344021576}}.
 
=== Filmographie ===
 
* [[1944 au cinéma|1944]] : ''[[La Nuit des temps (film)|La Nuit des temps]]'', court métrage de [[Roger Verdier]].
* [[1990 au cinéma|1990]] : ''Les enfants de Lascaux'', film de Maurice Bunio, avec [[Benoît Magimel]], Thierry Magnier.
 
'''DVD''' :
Ligne 367 ⟶ 400 :
=== Liens externes ===
 
* {{mul}} [http://www.lascaux.culture.fr Site officiel de la Grotte de Lascaux] sur le site du Ministère de la culture avec une visite virtuelle de la grotte en haute définition.
* {{mul}} [http://www.lascaux.fr Site officiel] du Centre international de l'art pariétal, du Parc du Thot et de Lascaux II.
* {{mul}} [http://www.tourisme-vezere.com Site officiel de l'office de tourisme Lascaux Vallée Vézère] information touristique sur Montignac - Lascaux, renseignements pratiques pour la visite de {{Nobr|Lascaux II}}.
* [http://www.europreart.net/cgi-bin/baserun.cgi?&_cfg=record.cfg&_act=268&_fil=%22Dordogne%22%24region Lascaux dans la base de données Europreart]
* [http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=1054 Le miracle de Lascaux]
5 024

modifications